< | >

Une leçon d'humilité et de clairvoyance

Publié le 19 mai 2024 par

Les garçons de la sélection de Haute-Garonne se sont offerts le droit de disputer le carré final des Inter Comités organisés à Orléans. Pour cela, ils ont du batailler jusqu'au bout du 4ème match. Ils n'ont rien célébré, conscients que si le meilleur reste à venir, rien n'est acquis.

Une leçon d'humilité et de clairvoyance

La scène... Quatorze guerriers de Haute Garonne terminent à peine leur long périple entamé le matin même à 9h00 pétantes. Ils viennent d’arracher le partage des points (13-13) à une vaillante sélection des Hauts-de-Seine. Le marathon a été semé d’obstacles. Il a fallu prendre au sérieux une équipe venue du département de Mayotte, archipel isolé au milieu de l’océan indien et distant de près de 7000 km de la métropole. Une bonne petite équipe ultra-marine qui ne laisse pas insensible Pascal Person, un des responsables de la détection à la FFHB.  Nos ‘’minots’’ ont ensuite enchaîné par un succès probant sur la Guyane (23-15), autre DOM limitrophe du Brésil. Les deux plats de résistance les attendaient paradoxalement après l’heure du repas. Et les oppositions ont tenu toutes leurs promesses. Savoie et donc Hauts-de-Seine. Deux matches à suspens quant au scénario. Timothée Brian-Lefort (photo de tête) et ses partenaires ont livré deux prestations qui les ont fait changer de statut. On ne retiendra pas le niveau technique du handball pratiqué mais l’engagement, ce sens du chacun pour tous et l’abnégation qui ont ponctué les deux périodes d’un quart d’heure. De la tension, il y en a eu. Les échanges ont été, paroles reprises au monde d’Ovalie, virils mais corrects. Dans cet avant dernier combat, on a bien pensé que les Hauts Garonnais avaient fait la différence. Ils menaient de trois longueurs lorsque leur adversaire est revenu à hauteur. Et il faudra toute la lucidité et l’adresse de Guilhem Puyo (Bruguières) pour inscrire à une seconde du buzzer, le but de la délivrance (17-16).

C’est face aux Franciliens que l’opposition a été la plus épique. Une de ces parties où celui qui ne lâche rien et qui n’hésite pas à ‘’mettre la tête’’ selon l’expression désormais consacrée par Christel Ravassaud, est sûr de se tirer d’affaire. Ces gamins issus de sept clubs du département ont montré un supplément d’âme. Ils savaient qu’un score de parité suffisait pour les envoyer dans le carré final. Peu respectueux des pacemakers et autre valve cardiaque, ils ont ménagé le suspens jusqu’à son terme et tenu en respect un adversaire qui en majorité, s’est effondré en larmes lorsque le sablier a fini d’évacuer sa poussière. Ils auraient pu sauter partout, célébrer avec fracas cette 1ère place de poule. Il n’en a rien été. Et c’est tant mieux. Par respect pour leurs vis-à-vis mais également parce que tous ont conscience que si une partie du chemin a été accomplie, ils ne sont pas encore arrivés à destination. Il y a dix ans, des ‘’mecs’’ aussi effrontés qu’eux ont réalisé à Orléans sur la même compétition, pareil dessein. Une demi-finale, certes, ça se mérite mais ce qui est le plus jubilatoire est de voir ce qu’il y a de l’autre côté du miroir. Il ne leur reste que deux matches pour choisir la couleur de la médaille. La sélection du Var se dresse sur leur route. Les Azuréens se sont extirpés d’une poule très serrée après avoir battu la Réunion, Dordogne-Périgord et s’être incliné face au Nord.

Alors Alexandre, Alexis, Ariel, double Enzo, Guilhem, Izyah, Jacques, Jules, Leon, Louis-Gabriel, Maxence, Thimothée et Wael, merci pour votre leçon d’humilité mais vous le savez, ce dimanche peut être grandiose. Faites ce que vous avez à faire et surtout ce que vous n'avez pas encore fait. St Junien avait forgé le début d’une aventure, faites qu’elle se termine en apothéose. Et finalement peu importe la couleur de la breloque. Là, vous aurez le droit de manifester votre joie. 

Sur Youtube (CD31 - TVHAND) découvrez

l'analyse conjointe de Thimotée Brian-Lefort et de Louis-Gabriel Duchier en cliquant
ICI

le message de Guillaume Mercier (entraîneur des gardiens) en cliquant ICI

le message de Christel Ravassaud (CTF - CD31) en cliquant ICI 



Traveling arrière... Dès que la tribu des ‘’Ravassaud boys’’ a regagné son vestiaire, il a été le premier à légitimement prendre la parole. Avec ‘’Auré’’ Fayet, Vincent Del Castello, Guillaume Mercier et notre irremplaçable Christel, Thomas ‘’Toumout’’ Beyne (photo ci-dessus) est le grand ordonnateur de la stratégie et des remontages de bretelles du groupe. Empreint d’une certaine émotion, le discours a été clair et posé. Les mots justes et parfaitement choisis.

Le technicien du CRAHB a accepté de tirer le bilan d’une 1ère journée à rebondissement. 

Le vécu de cette 1ère journée du coté du coach que tu es ? 
Il y a déjà un changement visible et qu’on a plutôt provoqué entre les deux matches du matin et ceux de l’après-midi. Sur les deux 1ers matches, c’est une équipe appliquée mais aussi fébrile par moments mais qui se construit en anticipant l’étape suivante, c’est une notion sur laquelle on a beaucoup insisté mais le mot qu’on a rajouté et qu’on a ciblé entre les deux cycles, c’est ‘’combat’’. Si à un moment tu veux gagner, ce n’est pas la beauté du hand qui va primer mais le combat que tu vas livrer. Et je pense qu’ils ont parfaitement adhéré au cheminement proposé. 

On ne peut pas parler de matches accomplis…
Je ne suis pas d’accord car c’est un groupe qui est capable, même dans la difficulté, traduite au score ou non, de faire le dos rond, de continuer à pratiquer du jeu, à être dans les attitudes positives et de renverser la situation. C’est vrai que des fois, il y a un peu de réussite, un petit coup de pouce, les faux pas adverses, une décision arbitrale favorable mais tout cela est provoqué. 

Ce qui frappe, c’est qu'à un moment donné chacun a pris ses responsabilités. 
Même si quelques-uns ont été moins sollicités ou pas du tout, lors des matches de l’après-midi, c’est sans doute difficile pour eux, on leur a expliqué nos choix mais on leur a demandé d’être toujours en vigilance, prêts à répondre si on en avait besoin. L’exemple parfait c’est Guilhem (Puyo) qui dès le 1er match était dans la difficulté et à côté, Wael (Paul) était plutôt efficace et engagé. Par la suite, le rôle de Guilhem s’est révélé important et il a été impossible de le sortir. 

Là, le carré final se prépare différemment…
Depuis le début de l’aventure, on leur a rabâché que ce qui allait compter c’était l’étape suivante. A Saint Junien, (lors des qualifs inter régionales) on est revenu de loin car cela aurait très bien pu basculer de l’autre côté. Ils sont désormais conscients que quoi qu'il leur arrive, ils sont capables de réagir à n’importe quel moment. Tant qu’un match n’est pas terminé… 

La phrase peut paraître simpliste…
Oui mais quand tu l’appliques, les échecs ont un peu moins d’impact lorsqu’ils se produisent, du coup, tu construis beaucoup plus d’enchaînement sur l’action suivante et tu prends moins de risques d’avoir un gros trou contre toi. Si on regarde le déroulé des matches, on n’a pas eu de temps faible qui a duré trop longtemps.  

Récap' des demi-finales (Halle Mazzuca - Saran)
9h00      Haute Garonne - Var 
10h00    Seine St Denis - Bouches du Rhône

Photos associées

Loin d'être rassasiés, nos Minots !

Mention Copyright Obligatoire 
© Yves Michel

Commentaires

Connectez-vous pour pouvoir participer aux commentaires.
Envie de participer ?