< | >

L'histoire d'une amitié naissante

Publié le 18 mai 2024 par

Il y a encore un an, Wael Paul et Léon Weber ne se connaissaient pas. Leur destin s'est croisé lorsqu'ils ont présenté l'entrée au Pôle Espoir. La suite n'a pas été à la hauteur de ce qu'ils espéraient mais dans l'adversité, une amitié indéfectible est née.

L'histoire d'une amitié naissante

Sans être licenciés dans le même club, Wael Paul de Rieux Volvestre (à gauche) et Léon Weber du Castanet-Ramonville-Auzeville HB (à droite) sont devenus inséparables. Si le second a découvert le handball en suivant Oscar, son frère plus jeune de 3 ans, après s’être essayé à l’athlétisme et la natation, le parcours du 1er sur un 40x20 est plutôt atypique. A l’époque, les mercredis et week-ends, le ‘’gamin’’ arpente ballon de foot aux pieds, les surfaces engazonnées. Mais la relation avec son entraîneur est plutôt tendue et il s’éloigne progressivement de la discipline. Pas question de rester les bras croisés. Rieux-Volvestre est une agglomération de 2600 âmes où le club de hand met en avant sa jeunesse. Le hand dans la famille, on connait. La maman a taquiné la petite balle au sein du mythique TCMS (le Toulouse Cheminots Marengo Sports dont l’histoire est liée au non moins emblématique Alain Hatchondo). Fin 2022, le jeune pousse la porte du gymnase local où il est chaleureusement accueilli. Le déclic est immédiat.  Wael a trouvé un cadre idéal pour s’épanouir. « Je ne connaissais rien au hand, s’étonne-t-il lui-même. Mais c’est vrai, je me suis senti à l’aise. Il fallait courir et surtout, et c’est ce qui m’a le plus séduit, c’est qu’il y avait du contact. » Du haut de son mètre 96, l’intéressé étonne par son acclimatation et ses facilités… naturelles. 



A une soixantaine de kilomètres un peu plus au nord du département, Léon Weber lui, a poursuivi sa progression. Boosté par le parcours d’un de ses amis, Ethan Lapawa, qui a validé son ticket pour entrer au Pôle Espoir de Toulouse. «C’était une motivation supplémentaire. Du coup, j’ai décidé de viser plus haut. Je me suis mis à la muscu et j’ai essayé de gommer mes points faibles. Par exemple, j’avais une vision un peu trop étriquée du jeu. Au CRAHB, les coaches m’ont vraiment aidé. Sur la base arrière, j’ai aussi travaillé mon jump, pour compenser mon manque de taille (sourires).»  Tout est relatif à 12-13 ans lorsqu’on flirte avec 1.76 m. Toutes ces corrections et son état d’esprit lui valent d’être appelé en sélection départementale. Wael n’y pense pas encore. Il a des efforts à produire pour améliorer son niveau et étoffer ses compétences. Pourtant, sans être trop sollicité, il participe à des entraînements du comité. La connexion entre certains clubs de Haute-Garonne le conduit même à Castanet où il suit quelques séances. Il croise Léon sans pour autant nouer des liens solides.

C’est le pôle de Toulouse qui va indirectement les rapprocher. Les deux ont présenté un dossier pour entrer dans l’entité installée au lycée Raymond-Naves. Mais ce qu’ils déploient lors des journées de sélection ne convainc pas les cadres fédéraux. « Cela a plus été une déception qu’un échec, avoue Léon Weber. C’est comme cela que je l’ai ressenti. Je pensais vraiment avoir fait le nécessaire pour être admis. J’ai pris un petit coup au moral et il y a obligatoirement une remise en question surtout quand on ambitionne d’atteindre le monde des pros.» Même frustration pour Wael Paul qui depuis février, a creusé son trou au sein de la sélection départementale. L’infortune de cette entrée au pôle qui leur a échappé est un catalyseur. « On a partagé le stress ensemble et il n’était pas question que cela nous fasse renoncer, rajoute Léon. » Cette étape est désormais oubliée. Tant mieux. 



Avant d’envisager lors de la prochaine rentrée scolaire d’intégrer deux lycées toulousains, Saint-Joseph (et sa section sportive handball) pour Wael et Bellevue (en Seconde Sports) pour Léon, les deux arrières se sont fondus dans le collectif de la Haute Garonne. « Ce qu’on a vécu jusqu’à cette qualification pour les finalités à Orléans a été très intense, reconnait le joueur du CRAHB. On est vraiment allé la chercher. Tant qu’un match n’est pas terminé, il faut croire en nos chances jusqu’au bout (référence au match décisif remporté aux pénos) » Ce samedi, si l’entrée en lice contre Mayotte (dès 9h) puis la Guyane (à 10h40) peuvent paraître largement à la portée des protégés de Christel Ravassaud, les deux plats de résistance se présenteront après la pause… déjeuner avec la Savoie (à 13h50) et les Hauts de Seine (à 16h20). Léon Weber, admiratif devant Dika Mem qui « attire les défenseurs là où il veut, et dès qu’il le sent, décoche un tir venu de nulle part » et Wael Paul, bluffé par « l’aisance d’un Elohim Prandi à 9m ou des changements de rythme d’un Luc Steins », savent ce qu’on attend d’eux et de leurs douze autres partenaires du collectif. Dans l’euphorie d’une journée qui s’annonce palpitante et sans doute, pleine de rebondissements. 

Commentaires

Connectez-vous pour pouvoir participer aux commentaires.
Envie de participer ?