Quand les soeurs Bonaventura séduisent leur public

A l'occasion des Journées de l'Arbitrage et du match de D1 masculine Fenix Toulouse - Pays d'Aix, Charlotte et Julie Bonaventura ont consacré un peu de leur temps à échanger avec une partie des spectateurs du Palais des Sports.

Cela tombait plutôt bien pour initier la rencontre. En pleine semaine des ‘’Journées de l’arbitrage’’ et à l’issue d’un match de ‘’gala’’ entre Toulouse et Pays d’Aix, quelques spectateurs invités par le Comité Départemental de la Haute Garonne et de jeunes arbitres en devenir, ont été conviés à un échange avec Julie et Charlotte Bonaventura. La présentation a été courte tant leur nom est désormais ancré dans l’histoire de l’arbitrage international. Elles ont été des pionnières en dirigeant la finale du tournoi féminin des JO de Londres en 2012 ou lorsqu’un tandem de filles s’est retrouvé sur un Mondial masculin comme celui organisé en France en 2017. Sans compter toutes les rencontres de Ligue des Champions masculine et féminine qu’elles ont été amenées à juger. Et c’est loin d’être terminé, elles ont encore quelques belles années devant elles. On pourra les retrouver en janvier sur l’Euro masculin en Allemagne et peut-être, six mois plus tard, sur le sol national aux Jeux Olympiques. Ce vendredi soir, pas de round d’observation et même s’il est toujours difficile de poser la 1^ère question, le dialogue s’est très vite engagé et le binôme tricolore a fait face à des interrogations aussi diverses que variées sur son rôle sur le terrain. 1^er point de curiosité : la communication. Le système HF dont tous les arbitres de haut niveau sont dotés leur permet d’échanger et dans l’assistance toulousaine, beaucoup était intrigué sur la nature des propos qui pouvaient circuler dans l’oreillette pendant les soixante minutes passées sur le parquet. Les sœurs ont eu ensuite l’occasion de remonter dans le temps et d’évoquer leurs débuts au sifflet, leur ascension dans la hiérarchie, le chemin qu’elles avaient dû se frayer dans un milieu essentiellement masculin. Avec quelques anecdotes à la clé et une pointe d’humour, elles ont véritablement séduit l’assistance. Les questions fusaient de toute part. Public intarissable et imaginatif face à deux interlocutrices disponibles sans langue de bois. Les règles, les options de jeu, les rapports avec tous les acteurs du handball, la préparation physique où elles reconnaîtront que « pendant longtemps, le mot ‘’sportif’’ n’était pas associé à celui de l’arbitre, la conciliation entre vie professionnelle et arbitrage où dans l’assistance, beaucoup ont découvert qu’un arbitre de hand n’avait pas le statut professionnel, rien ne leur a été épargné. Leur complicité a aussi été au centre de la discussion. «Sur un terrain, on se comprend mieux, on se complète.» L’échange aurait pu se prolonger mais il fallait bien se quitter. Pour certains à regret. Des photos et des selfies auxquelles les ‘’twin sisters’’ se sont prêtées avec plaisir, ont clôturé l’instant qui pour quelques jeunes qui tous les week-ends officient au niveau départemental ou régional restera à jamais gravé dans la mémoire.



Christian Tuxagues, le président du CD 31 a poussé la réflexion en s’inscrivant dans une démarche pédagogique. Pourquoi ne pas diffuser les échanges arbitraux lors des retransmissions télévisées face à une assistance d’initiés réunis pour la circonstance ? Une opportunité à creuser pour rendre la fonction un peu plus proche du public, pour montrer que diriger une rencontre n’est pas si simple, que la décision doit intervenir dans la seconde dans un contexte qui parfois, n’est pas aussi serein. Certains pensent même que la sonorisation devrait être accessible depuis les gradins. Affaire à suivre…